LA MONTéE EN GAMME DE MERCEDES, UNE VRAIE BONNE IDéE ?

La marque à l'Etoile fait partie de ces constructeurs qui ont décidé de monter en gamme. Une ascension qui est tout sauf une promenade de santé. Explications.

Vendre moins, voilà une idée qui devrait séduire les adeptes de la décroissance en ces temps de réchauffement climatique. Seulement, si certains dirigeants automobiles n'hésitent plus à adopter ce discours depuis quelques temps, ils ne souhaitent pas perdre au change : vendre moins, d'accord, mais plus cher. Cette stratégie, c'est celle pour laquelle Jaguar et Mercedes notamment ont opté. Leur idée : renouer avec une certaine idée du luxe dans lequel elles ont baigné à l'origine. La première a bien essayé de se frotter avec les plus roturiers premium allemands (dont Mercedes) mais sans succès, elle fait donc machine arrière et se débarrasse de tous ses petits modèles (et de ses motorisations thermiques...). La seconde s'en est sortie avec plus de succès en lançant dans les années 1980 la 190 puis la Classe A une dizaine d'années plus tard. Mais si elle a réussi son pari et vend désormais beaucoup sur les segments inférieurs, ses responsables ont malgré tout pris la décision en 2025 de dédier depuis peu la quasi-totalité de leurs investissements aux segments supérieurs (Classe E et modèles du dessus). Autant le dire tout de go, c'était une plutôt mauvaise idée.  

La Classe S, un monument qui tend à s'écrouler

C'est que le segment du luxe est actuellement sur le déclin. On ne pensait pas pouvoir le dire un jour mais la crise touche à son tour les strates automobiles supérieures. Le phénomène n'est pas propre à l'Europe. En juin par exemple, parmi les rares catégories étant en recul sur le marché européen, on y trouvait les berlines routières (équivalent Classe E) avec -16 % et les modèles de luxe (équivalent Classe S) avec -12 %. Mais partout dans le monde, cela se vérifie.

Preuve en est avec la Classe S, le mètre-étalon de son segment ayant perdu de sa superbe depuis le début de l'année avec, selon les données partagées par nos confrères d'Automotive News Europe -13 % en Chine, -19 % aux Etats-Unis et carrément -27 % en Europe avec un total de 9 653 unités pour tous les marchés cités. La contre-performance est telle qu'une seule équipe de travailleurs sera mobilisée à compter du dernier trimestre de l'année en cours pour assembler les modèles commandés dans l'usine allemande de Sindelfingen, ce qui serait une première selon les informations d'Automobilwoche

Les autres modèles haut de gamme en difficulté

De manière générale, ce sont tous les modèles des gammes supérieures qui peinent à se vendre chez Mercedes. En additionnant les ventes de la Classe S avec celles de l'EQS, de son pendant SUV l'EQS SUV et du GLS, on arrive à un total de 33 400 exemplaires entre avril et juin, un score en chute de 25 % par rapport au même exercice en 2023. C'est assez inquiétant pour des modèles par ailleurs encore relativement récents. Or, problème, leur manque de succès influe directement sur la marge opérationnelle qui est passée de 13,2 % à 10,2 % au deuxième trimestre. Vendre moins, d'accord, mais pas sur les segments supérieurs...

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