ESSAI RENAULT SYMBIOZ : LE SUV QU'IL MANQUAIT

Encore un nouveau SUV chez Renault ? Oui. Mais sous cette appellation inédite en concession, le Symbioz joue sur la corde sensible.

Il aura fallu attendre près d’une heure de présentation du produit à la presse, puis finalement la question d’un confrère de la presse étrangère pour démasquer le Renault Symbioz. « N’avez-vous pas peur de cannibaliser vos ventes en lançant un énième SUV ? ». La réponse, prononcée à demi-mots, va provoquer un soupir de soulagement dans l’assemblée. On peut, en réalité, considérer que le Symbioz remplace le Scénic thermique et la Mégane break dans la gamme. Pourquoi ne pas commencer par-là ? Les voies du marketing sont impénétrables. Heureusement, cela n’occulte en rien les qualités de cette nouvelle itération du Captur, qui prend le meilleur de son géniteur et corrige la plupart de ses errements.

À commencer par l’habitabilité. Car le Symbioz est généreux, bien qu’il soit l’un des modèles les plus compactes parmi les hybrides du segment C. Tout d’abord, il conserve les atouts pratiques du Captur comme la banquette arrière coulissante sur 16 cm. Il offre, en prime, un coffre à plancher plat de plus de 1 580 litres une fois les sièges couchés, une rangée de dossiers fractionnable 2/3-1/3 ou encore une ouverture du hayon sans les mains, juste en passant le pied sous le bouclier arrière (sur les finitions hautes). Tous sièges en place, le SUV peut charger 624 l de bagages dans sa soute.

Un espace généreux

Le Symbioz dévoile un poste de conduite à la présentation un peu simple, qui se contente d’une dalle numérique au format portrait en son milieu. Elle ne bénéficie donc pas de la planche de bord totalement numérique en « L » présente sur d’autres modèles signés Renault, comme la Mégane E-Tech, dans l’optique de proposer des prix intéressants. Nous y reviendrons en fin d’essai. Notre finition haut de gamme Iconic fait en revanche le plein d’équipements comme le très convaincant toit vitré « Solarbay » à cristaux liquides. Celui-ci protège du soleil, du chaud mais aussi du froid. Il peut se commander à la voix via « Google Assistant », intégré au véhicule. L’entreprise de « tech » californienne fournit également à Renault son interface comprenant la navigation « Google Map », inclue dans l’OpenR Link. Parmi les raffinements de notre Symbioz d’essai, citons également l’excellent système audio Harman Kardon à 9 haut-parleurs délivrant 410w (en option).

Malgré un mobilier soigné, digne des dernières productions de Renault, on constate la présence de matières dures aux avant-postes, surtout les poignées de portes ou la partie basse du tunnel de servitude, moins visible. Bémol également pour ces assises qui peuvent endolorir les postérieurs les plus sensibles sur les longs trajets. Notez d’ailleurs que le Symbioz, comme les dernières Renault, ne propose que des selleries en tissu puisque la firme française a renoncé à l’utilisation de matières animales. Sur les finitions hautes, les éléments en similicuir sont en TEP synthétique et franchement, pas grand monde ne fera la différence.

Comme de coutume en 2024, le début de notre essai se déroule dans une cacophonie d’alertes sonores liées aux fameuses aides à la conduite. Le Symbioz en compte 29… Heureusement, il est possible de paramétrer ces ADAS en enregistrant un mode personnalisé accessible par une touche à gauche du volant. Ouf. Autre raison de se réjouir, l’emploi du châssis du Captur, toujours remarquable, qui ne choisit pas entre confort et efficacité. Quel plaisir d’avoir tant de feeling volant en mains ! Le Symbioz se distingue par sa filtration idéale. Il bénéficie, en effet, des nouvelles suspensions du Captur, apparues lors son récent restylage. Concrètement, un deuxième ressort dans la suspension se charge de mieux maîtriser la détente pour limiter la prise de roulis. Le résultat est franchement convaincant. On regrette seulement les quelques ruades du train avant en pleine charge, effet indésirable déjà constaté chez ses cousins mécaniques existants dans le Groupe.

Bien sûr, sa vocation n’est pas sportive, d’ailleurs un seul moteur figure au catalogue. Il s’agit du bloc le plus populaire chez Renault, un 4 cylindres essence de 94 chevaux accouplé à un moteur électrique de 36kW délivrant une puissance totale de 145 chevaux. Ce groupe motopropulseur inclut une boîte à crabot, dépourvue d’embrayage, comptant 4 rapports. Celle-ci contribue à enregistrer des faibles consommations sans dégrader l’agrément puisqu’elle se montre relativement discrète en usage « raisonnable ». En revanche l’insonorisation perfectible sur voie rapide trahit la vocation urbaine du Captur qui lui prête ses soubassements.

Pendant notre essai, nous avons relevé une consommation moyenne de 5,3 l/100 km malgré la climatisation indispensable dans la fournaise espagnole, début juillet, et une conduite peu précautionneuse. Renault annonce 4,7 l/100 km en cycle mixte (WLTP) et 105 g de CO2 par kilomètre, ce qui semble réaliste, même en utilisation urbaine où le Symbioz use sa mécanique électrique dans 80% des cas d’après le constructeur. Le SUV promet ainsi une autonomie totale de 1000 km.

Bientôt une entrée de gamme moins chère

À l’extérieur, le Symbioz présente bien mais laissera de marbre les réfractaires aux SUV. Avec ses 4,41 m de long, il grandit juste de ce qu’il faut pour pallier le manque d’emport de son cousin Captur. Il s’en distingue également par les « diamants » sur sa calandre, ses jantes 19 pouces spécifiques sur la version Esprit Alpine. La couleur de notre modèle d’essai, Mercury blue, est, elle aussi, exclusive au Symbioz. Pour enfoncer le clou au registre de la séduction, le SUV affiche des prix décents avec une entrée de gamme Techno facturée 34 900€. La version haut de gamme Iconic réclame, en revanche, 37 900 €. Notez toutefois qu’une version d’entrée de gamme moins chère arrivera d’ici la fin de l’année 2024. Sans rougir, les responsables produits confirment que les pro sont visés par cette déclinaison moins dispendieuse. Ces derniers pourraient effectivement être nombreux à lorgner du côté de ce Captur plus pratique et abordable que ses concurrents du segment C.

Verdict

En améliorant le Captur, le Symbioz s’en affranchit et devient l’une des offres les plus pertinentes parmi les SUV Renault et même sur le marché des SUV compacts hybrides.

On aime :

-              Comportement dynamique

-              Confort

-              Consommation

On aime moins :

-              Prix du haut de gamme

-              Instrumentation datée

-              Insonorisation sur voies rapides

FICHE TECHNIQUE RENAULT SYMBIOZ

Acheter

Renault Symbioz E-Tech full hybrid 145 Iconic

Version essayée : 37 900 €

À partir de 34 900 €

Conso moyenne constructeur/durant l’essai (l/100 km)                            4,7-4,8/5,3

CO2 (g)/ bonus-malus                             105-109/0 €

Puissance fiscale                                                5 CV

Pays de fabrication                                      Espagne

GAMME PROPOSÉE

Hybride, 145 ch, de 34 900 € à 37 900 €

Conduire

Moteur : hybride essence 94 ch, 4-cylindres atmosphérique, 1 598 cm3 + électrique 49 ch + alterno-démarreur 20 ch

Transmission : système multi-modes à crabots sans embrayage

Puissance (ch à tr/min)                  145 à 1 677-6 000

Couple (Nm à tr/min)                              250 cumulés

Poids (kg)                                                           1 582

Long.xlarg.xhaut. (m)                         4,41x1,80x1,58

Empattement (m)                                                 2,64

Réservoir (l)                                                             46

Vitesse maxi (km/h)                                               170

0 à 100 km/h (s)                                                    10,6

Pneus de série                                         215/55 R 18

Pneus de l’essai :                                     225/45 R 19

                                                   Michelin e.Primacy 2

Vivre

Largeur coudes AV/AR (cm)                           140/139

Espace jambes AR (cm)                                          71

Coffre à 5/à 2 (l)                                          624 /1 582

OPTIONS CONSEILLÉES

Peinture “bleu mercure »                                                            950 €

Système audio premium Harman Kardon                   1 000 €

Principaux concurrents

Hyundai Kona 1.6 GDI Hybride 141 - à partir de 33 800 €

Kia Niro 1.6 GDI Hybride 129 – à partir de 33 790 €

Dacia Duster 1.2 Hybrid 140 – à partir de 28 100 €

2024-08-20T06:41:44Z dg43tfdfdgfd