À peine dévoilé, l’inédit SUV urbain de chez Alfa Romeo, le Milano, montre un caractère sportif sur une base pourtant bien connue dans la galaxie Stellantis. Un positionnement qui le place comme une proposition un peu à part sur le marché. Quels sont alors ses concurrents potentiels ?
Milan, siège d’Alfa Romeo. Milano, le dernier né de la marque italienne. Avec un tel nom, cela en dit long sur les ambitions du constructeur et sur l’importance de ce nouveau modèle. Le segment choisi est donc le très porteur segment des SUV citadins. Deuxième raison de cette catégorie, une base technique (CMP) partagée avec l’ensemble du groupe Stellantis où chacune des nombreuses marques qui le composent l’utilisent avec des styles qui leur sont propres. Alfa Romeo était l’une des seules à ne pas en présenter son interprétation. En s’intéressant à la fiche technique et en observant certains détails, à l’intérieur surtout, les similitudes avec ses cousins se font jour mais la présentation générale est effectivement bien distincte. Avec un net accent mis sur la sportivité de ligne. Davantage que les modèles existants dans la catégorie. Mais est-il pour autant vraiment sans concurrence ?
Compact avec ses 4,17 m de long, il se situe plutôt dans la moyenne basse de la catégorie. Mais question personnalité, il veut attirer toute l’attention, avec des codes Alfa reconnaissables mais largement réinterprétés. Les phares prennent de l’épaisseur et s’intègrent au motif initié par la calandre, accolée au capot horizontal. La grille à cet endroit peut au choix recevoir l’inscription de la marque en toutes lettres, inclinées et dans une police de caractères historique, ou bien se remplir de l’image du blason Alfa Romeo. La bouche inférieure dans le bouclier fait respirer cette face avant engagée. Les flancs sont au contraire très lisses avec des poignées arrière intégrées au vitrage et un beau galbe jusqu’à l’aile arrière. On reconnaît le style Alfa aux jantes à pétales, façon trèfle à quatre feuilles, ou trois feuilles selon la finition sélectionnée.
Un bandeau sombre traverse le hayon et retombe sur les ailes de chaque côté de la poupe. Ce bandeau reçoit l’éclairage des feux au-dessus de l’inscription de la marque d’aspect manuscrit. Très haut à l’extrémité de la carrosserie, il achève à la fois la ligne des ailes et de la lunette, étroite, inclinée et pincée en partie basse. Le rendu s’avère peu commun.
Bien que le volant s’intègre bien à cette ambiance et annonce procurer de belles sensations de conduite par son paramétrage voulu très direct, il reçoit des commandes empruntées notamment à la Peugeot 208. Bien intégrées, elles attirent surtout l’attention sur le fait que ce ne sont pas les seuls éléments à provenir de la banque d’organes du groupe, dans le but d’économies d’échelle. Les commodos derrière le volant, les touches sous l’écran central ou encore les boutons de lève-vitres sur les contre-portes, ramènent à des considérations plus terre-à-terre et à contre-courant des efforts généraux. L’interface numérique devra donc aussi faire avec les imperfections déjà connues sur celle des autres modèles. Et il faudra voir en vrai si les plastiques des parties basses sont plus qualitatifs qu’à l’accoutumée chez Stellantis. Peu probable.
Au moins, le coffre autorise un peu de polyvalence avec 400 litres de volume, soit davantage que ses clones techniques, Peugeot 2008 mis à part, ce dernier profitant d’une version plus longue du châssis. Et un petit bac s’ajoute à cela sous le capot à l’avant.
Les autres versions seront moins surprenantes. Avec un bloc électrique de 156 ch et sa batterie de 54 kWh comme il est d’usage sur le Jeep Avenger ou la Fiat 600e par exemple. Les 410 km d’autonomie annoncée seront alors seulement théoriques.
Enfin, l’entrée de gamme sera représentée par l’hybridation légère 48V de 136 chevaux, bien connue également. Seule vraie nouveauté, l’arrivée ultérieure d’une déclinaison à quatre roues motrices de cette hybridation. La puissance n’est pas annoncée mais Alfa Romeo parle d’un essieu arrière à « gestion automatisée », pouvant laisser supposer l’emploi d’un moteur électrique additionnel pour entraîner les roues postérieures.
Seuls les tarifs des éditions de lancement « Speciale » sont pour le moment dévoilés, soit 31 000 € en hybride et 40 500 € en électrique de 156 ch.
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En face de cet Alfa Romeo Milano, c’est vers des SUV urbains à tendance dynamique qu’il convient de se tourner, au profil éventuellement coupé, aussi bien parmi les propositions thermiques qu’électriques, puisque l’italien propose les deux. Certaines se trouvent logiquement parmi l’offre du groupe Stellantis.
Le Ford Puma est sans doute le candidat le plus proche du Milano dans l’esprit. Un style identifiable et élancé, une conduite orientée vers le dynamisme et des moteurs allant de 125 à 170 ch en essence, dont une version sportive « ST », tandis que l’électrique arrivera plus tard. Avec un coffre de 456 litres et 4 cm de plus en longueur, il prend les devants sur l’habitabilité. Et son récent restylage lui apporte un tout nouvel habitacle, moins sportif que celui de l’Alfa mais avec un grand écran plus à la page et tout de même des sièges enveloppants sur la version ST.
Le Ford Puma en bref
Autre candidat du groupe Stellantis, au même titre que l’Opel Mokka qui aurait pu aussi intégrer cette sélection, le Jeep Avenger est celui qui adopte le style le plus trapu de la bande, avec sa silhouette bien campée sur ses quatre roues. Malgré l’esprit baroudeur associé à la marque américaine, un certain sens du dynamisme se dégage là encore de ses traits. La voiture de l’année 2023 était à l’origine seulement électrique (156 ch) mais s’est depuis diversifiée avec de l’essence et une déclinaison à hybridation légère sur le même principe que le Milano, limité de son côté à 100 ch. Moins vaste à bord, mais correct aux places arrière malgré ses 4,08 m de long seulement, il ne permet l’emport que de 355 litres de chargement. Sa planche de bord varie dans le style autour d’un tube traversant l’habitacle, potentiellement en couleur, mais de nombreuses commandes de bord sont communes avec celles du Milano.
Le Jeep Avenger en bref
Dérivé du Renault Captur à succès mais également d’une lignée à succès, puisqu’il fût l’un des premiers SUV de ce gabarit à voir le jour sur le marché, le Nissan Juke a lui aussi un look dynamisé et donne une alternative plus fun au français. Seuls deux moteurs sont laissés au choix, dont un hybride de 143 ch. Mais entre des sièges sport aux appuie-têtes intégrés avec haut-parleurs pour les habiller et une console centrale reprenant la forme d’un réservoir de moto, c’est le même public que le Milano qui pourrait y être sensible. Avec 4 cm de plus en longueur que celui-ci, il offre aussi plus de place à bord, dont 422 litres de volume de chargement.
Le Nissan Juke en bref
Le Taigo est à la fois plus sage que les précédentes propositions citées et plus original que la moyenne des SUV Volkswagen. Surtout sur le segment des citadins, où la marque allemande laisse le choix entre trois modèles de longueurs croissantes (T-Cross, Taigo, T-Roc). Il doit son originalité à son pavillon incliné et à quelques versions à la planche de bord colorée. Cela reste relativement sérieux et plus sobre que l’Alfa Romeo Milano. Mais en échange, il permet une alternative plus polyvalente, grâce à un gabarit plus imposant, de 4,27 m de long. Cela débouche sur un coffre de 440 litres et des places arrière plus accueillantes. Le compromis pourrait convenir à beaucoup, au prix de plus de discrétion et d’une offre mécanique uniquement thermique.
Le Volkswagen Taigo en bref